jeudi 4 juillet 2013

pointculture déménage.

Hey, 

pointculture.blogspot.com devient unpointculture.com. Le blog sera désormais hébergé par Wordpress, et se voit attribué un nom de domaine. Avec cette nouvelle version, arrivent les podcasts du blog, à la rencontre des visiteurs à la sortir des expositions pour échanger sur l'art et la culture. Ce blog restera en ligne quelques temps mais n'aura plus de mise à jour, avant de complètement disparaitre au profil de unpointculture.com.

jeudi 20 juin 2013

#044 // Avis : Dynamo, au Grand Palais.


François Morellet et Soto à Beaubourg, Julio le Parc au Palais de Tokyo, néon, who's afraid of red, yellow and blue à la Maison Roge ... L'art cinétique et les installations lumineuses ont été à l'honneur ces derniers temps à Paris, monopolisant votre timeline Instagram et votre mur Facebook. Dynamo au Grand Palais, est en quelque sorte un grand bouquet final dédié à cet art très populaire en ce moment, jouant avec le spectateur et sa perception, à travers la lumière, l'espace ou encore le mouvement.

J'ai tardé à me rendre à l'exposition Dynamo je vous l'accorde. Et pourtant, elle ne me quittait pas des yeux, le Grand Palais s'est offert une campagne marketing royale pour cette exposition, en créant d'abord le mystère autour de nombreuses affiches stylisées sans titre, puis à la campagne participative, où chaque usager du métro parisien était invité à prendre en photo les différentes affiches publicitaires. L'on entendait déjà énormément parler de l'exposition avant même le lancement des festivités, et je ne vous parle pas des premiers jours, où mes comptes instagram/twitter se sont retrouvés envahis de photos des oeuvres exposées. Trop de Dynamo avant même de m'être rendu à Dynamo ?
Non. Car les avis sont unanimes, Dynamo est vraiment une grande claque. Plus de 4000m2, où le spectateur va se retrouver face à de nombreuses expériences visuelles, parfois troublantes, esthétiquement sublimes pour certaines, tandis que d'autres se révèleront assez violentes visuellement, voire insoutenables pour certaines personnes. En effet, se rendre à Dynamo en étant épileptique serait inévitablement un acte de suicide volontaire. Les installations lumineuses et toiles de l'exposition vont se jouer de vous, complètement troubler votre perception de l'espace et du mouvement, avec parfois une simplicité déconcertante.


Il est préférable à mon avis, de se rendre à Dynamo à plusieurs, afin de comparer la vision et la perception de chacun face à une oeuvre. A partir de là se crée parfois une discussion voire un débat, et mon point de vue sur une oeuvre différait très souvent avec celui des personnes qui m'accompagnaient. Enfin, il ne faut pas négliger l'aspect ludique de cette exposition, qui invite le spectateur à pénétrer au coeur des installations, à tourner autour, à les prendre en photo, et ce plaisir de la découverte est davantage ressenti à plusieurs. Essayez enfin de vous y rendre en semaine, il est alors très facile de prendre en photos les nombreuses installations et illusions que ces dernières vous procureront. Et elles sont nombreuses, très, très nombreuses. L'exposition enchaîne et varie les installations et tendances habilement, mais gare aux surprises, car les oeuvres les plus troublantes ne sont pas forcément celles que l'on croit, et si les toiles abstraites, qui peuvent parfois être considérées comme un repos pour nos yeux,ne sont pas forcément les plus douces pour la rétine. L'exposition est très longue et des temps de pauses s'avèreront parfois nécessaires. On en profite alors pour revenir sur les oeuvres parcourues, et l'impression générale ressentie. Dernière précision, je me suis pour l'instant rendu deux fois à l'exposition, et toutes les oeuvres ne fonctionnaient pas correctement lors de ma seconde visite, ce qui est assez dommage, surtout pour les personnes qui se rendaient à Dynamo pour la première fois.


Les Néons blancs de John Armdeler (Voltes III) ouvrent cette exposition, et se succèdent des paraboles miroitantes d'Anish Kapoor, créant une sensation de vertige troublante, le Light Corner de Carten Höller noie littéralement une pièce dans la lumière, l'installation en plexiglas de Francisco Sobrino, Transformation Instable Juxtaposition Superposition crée la surprise une fois que l'on s'attarde suffisamment sur l'oeuvre pour comprendre sa composition, et comment ne pas parler de l'installation phare de l'exposition, qui crée une file d'attente quelque soit l'heure de la journée, Daylight Blue, Sky Blue, Medium Blue, Yellow, fortement déconseillée aux claustrophobes, vous fera perdre toute notion d'espace et de distance une fois plongé à l'intérieur, et le résultat est vraiment troublant, je n'en dis pas plus. Vous retrouverez également des toiles de Vasarely, des installations de François Morellet et Julio le Parc, mais également la fantastique illusion d'optique de Felice Varini, sur les colonnes extérieures du Grand Palais. Les oeuvres de Dynamo, nombreuses et variées, vous feront perdre toute notion d'espace, et chercher à utiliser l'optique non plus comme une étude du réel, mais une expérience de la vision, et ce en jouant avec la perception de la lumière, des couleurs et des formes. L'on se rend compte au final, que c'est parfois nous qui créons le mouvement d'une oeuvre, par le déplacement de notre regard, ou notre déplacement autour de l'oeuvre. Un mouvement, un relief parfois complexe, est parfois réalisé avec des moyens les plus simples possibles. Ces oeuvres qui s'animent par notre mouvement sont nombreuses et c'est bien là l'aspect le plus important de Dynamo, faire participer le spectateur au coeur d'une oeuvre, pour ne plus seulement représenter l'espace, mais l'utiliser désormais.

Dynamo en met plein les yeux, et ne vous laissez pas décourager par cette grande campagne marketing et les nombreuses photos publiées sur les réseaux sociaux, l'exposition vaut vraiment le déplacement. Si le tarif peut paraître assez élevé, votre billet sera largement rentabilisé, tant les oeuvres et les artistes représentés y sont nombreux. Seule ombre au tableau, aucune contextualisation, et la disposition des oeuvres se fait essentiellement par thème, sacrifiant toute chronologie ou explication sur le contexte de la création de ces oeuvres. Mais qu'importe, on ressort retourné de Dynamo, qui aura joué avec nos sens le temps de quelques heures.

J'ai aimé : 
- Exposition riche et dense.
- De très nombreux artistes représentés.
- L'interactivité.
-Alternance des installations et des toiles.
-Volonté de faire contribuer le public à travers une application.
-Peu d'attente en semaine.

J'ai moins aimé : 
-Peu de contextualisation.
-Certaines oeuvres hors service.
-On fait tous les mêmes photos, mais cela est normal.

mardi 18 juin 2013

#044 // Le Pass Jeunes est de retour !

(Avec un design toujours aussi douteux...)

L'été pointe enfin le bout de son nez, le pass jeune est renouvelé cette année pour sa deuxième éditio, et c'est une très bonne nouvelle. Valable du 1er juillet jusqu'au 31 août, ce chéquier propose de nombreuses activités culturelles, gratuites ou à moitié prix. On y trouve des places pour l'exposition Keith Haring au MAM, Hugo Politique, des tarifs réduits pour l'exposition "Say Watt" à La Gaité Lyrique, et bien d'autres choses encore qui seront beaucoup plus détaillées sur le site officiel.

jeudi 13 juin 2013

#044 : Avis : Eugène Boudin au Musée Jaquemart-André.


Surnommé le Roi des ciels, par celui qui "lui doit tout" c'est à dire Monet, considéré comme un précurseur des impressionnistes, par son travail sur la représentation de la nature, sa touche rapide et sa volonté de représenter au mieux les variations du climat, de la lumière et le mouvement, Eugène Boudin vient pourtant peu à l'esprit du public quand il s'agit d'énumérer des peintres impressionnistes. Le Musée Jacquemart-André tend à réparer cette injustice, en exposant plus de 160 toiles du "Roi des ciels."

Ce qui caractérise la peinture impressionniste, c'est avant tout la lumière, qui devient le principal sujet d'une oeuvre, plus que le sujet représenté lui même. La quasi totalité des oeuvres de l'exposition sont des paysages maritimes (des marines), études de ciel, scènes de vie bourgeoise au bord de la mer, série d'une même plage, à différentes périodes de l'année. Et sur les 165 toiles exposées, très peu se ressemblent, c'est bien là que Boudin mérite le titre de précurseur des impressionnistes.
Sobre et élégante, la scénographie opte pour une ambiance au plus proche des oeuvres de Boudin, avec un plafond suggérant un ciel clair, et des planches blanches tout au long des murs, imitant une ambiance marine. Si les oeuvres sont elles, très bien mises en valeur, les salles (huit au total) sont relativement petites, ce qui rend l'accès à certaines oeuvres très pénible, et si par malheur vous vous retrouvez dans la même salle qu'un groupe (et le public de cette exposition, relativement âgé, se rend majoritairement en groupe, toute une salle sera monopolisée, rendant pour le coup, impossible une tentative d'approche d'une oeuvre.
Si on en revient à Boudin et son oeuvre, les explications sut ton travail, ses inspirations et ses thèmes sont expliqués en détail tout au long de l'exposition, et comme l'exposition Chagall, de multiples citations de l'artiste ponctuent l'exposition. L'audioguide est d'ailleurs recommandé pour se pencher plus profondément sur les nombreuses oeuvres commentées de l'exposition. Ces audioguides qui créent d'ailleurs toute l'ambiance sonore de l'exposition, n'étant pas accompagnés d'écouteurs, se rapprochant plus d'un téléphone, le bourdonnement incessant d'une voix émise par ces appareils, est relativement gênant selon moi.


L'exposition insiste sur le lien entre Monet et Boudin, mais on retrouve aussi l'enthousiasme de Baudelaire vis-à-vis du travail de Boudin sur la lumière. Certains travaux exposés nous démontrent cette volonté de l'artiste à jouer avec les nuages, la lumière et le mouvement crée par le vent, par les multiples notes inscrites sur les esquisses. Cette volonté de faire de la lumière et du paysage le principal sujet de ses oeuvres, est d'autant plus soulignée par les séries que réalisa l'artiste représentation d'un même sujet/paysage, à différents moments de la journée, ou à différentes périodes de l'année. Oui, les séries vous rappelleront sûrement celles réalisées par Monet, ce qui n'est pas anodin puisque lui même, s'inspira beaucoup de Boudin. Des esquisses, ainsi que dessins réalisés au pastel sont également exposés, traduisant le travail rapide de l'artiste, conférant à ces oeuvres un aspect "photographique" bien visible.

Par la volonté de représenter la "beauté climatique", Boudin nous offre une vision de la peinture qui préfigure en partie l'impressionnisme. Les nombreuses oeuvres (plus de 160, rappelons le) exposées, venant de nombreux musées du monde, nous permettent de saisir relativement bien l'ensemble de la vision de l'artiste sur la peinture, à travers ses nombreuses marines. Les amateurs d'impressionnisme aimeront, d'autant plus que l'un des chefs de file de ce courant artistique, mort  à Giverny, écrira "C'est vous qui le premier, m'avez appris à voir et à comprendre."

J'ai aimé : 
-Scénographie sobre et de bon goût.
-Nombreuses oeuvres exposées.
-Explications tout au long de l'exposition.
J'ai moins aimé : 
-Billet beaucoup trop cher.
-Salles petites, rapidement saturées.
-Les audioguides, et leur bourdonnement incessant.

lundi 10 juin 2013

#043 // Avis : Chagall : Entre guerre et paix, au Musée du Luxembourg.


Difficile de rattacher Marc Chagall à une école, à un courant artistique. S'il côtoya les cubistes et les futuristes à ses débuts, et que l'on tente d'attribuer un caractère surréaliste, voire de néo-primitivisme à ses oeuvres, son style ne reste pas moins unique, nous permettant immédiatement de reconnaitre une oeuvre exécutée par l'artiste. Et il y a bon nombre au Musée du Luxembourg, ou se tient une exposition dédiée à l'artiste russe, qui passa de nombreuses années de sa vie en France.

Ce qui est remarquable avec Chagall, c'est la variété des sujets et thèmes qui seront abordés par sa peinture, et ce avec un style toujours caractéristique de l'artiste.  Le déroulement de l'exposition, fort linéaire, vous présentera dès les premières toiles, une peinture intimiste, dont contrasteront fortement les dessins monochrome de la seconde partie de l'exposition, dédiés à la guerre. L'on ne peut s'empêcher de voir l'artiste et sa vision, avant de voir le sujet représenté sur chacune des oeuvres de Chagall, c'est comme cela que j'ai perçu chaque toile pour ma part. L'artiste confère à ses oeuvre des formes et des couleurs illustrant ses émotions, tantôt douces, tantôt mélancoliques, voire morbides. Chaque partie est introduite par un court texte de présentation, et des citations de l'artistes ponctuent la visite, ce qui nous permet de faire facilement le lien entre le thème des oeuvres et la vie de l'artiste, qui sera troublée en grande partie par son exil, la guerre ...
Sa peinture traitera de la vie juive, de la Bible, avant de s'orienter vers le rêve, ou les couleurs chaudes côtoient les plus froides, s'étalant par de nombreuses touches sur la toile.


Les dernières parties de l'exposition, offrent à nos yeux une explosion de couleur. Et pourtant, cela ne veux pas dire que les sujets traités soient des plus joyeux, avec par exemple la guerre, ou la montée du nazisme qualifiera le travail de Chagall comme "un art dégénéré", et le décès de son épouse, ou "tout est devenu ténèbres." Quant à l'exposition en elle même, mon avis est contrasté. La scénographie très particulière, offre au public une première partie de l'exposition très étroite et sinueuse, imposant très vite une linéarité très agaçante, ou l'on se suit telle une file d'attente au rythme imposé par la patience des visiteurs. Si le nombre de personne est limité dans l'exposition, offrant des temps d'attente assez important notamment le weekend, on est parfois très serré, et le manque de place est évident. Pour le reste, les oeuvres sont nombreuses, très bien mises en valeur et les explications assez pertinentes, pour effleurer la vision de l'artiste.

Je me suis rendu deux fois à l'exposition Chagall, et je m'y rendrai peut être une troisième fois, tant j'ai du mal à cerner la vision de l'artiste. Si au premier abord, ces toiles ne me plaisent pas, esthétiquement parlant, certains choix de couleurs et formes, traduisent à merveille les émotions de l'artiste, et nous offrent une émotion toute particulière. L'aspect du rêve, floue volontairement la frontière entre le mythe et la réalité, pour nous offrir une palette de couleurs variée, conférant à Chagall un style unique.

J'ai aimé : 

-De nombreuses toiles.
-Courtes explications, mais pertinentes.
-Des couleurs, toujours plus de couleurs !
J'ai moins aimé : 
-Parcours trop linéaire
-L'on se sent parfois à l'étroit.
-Billet d'entrée cher.