jeudi 16 mai 2013

#039 : Daft Punk : Random Access Memories


Je troque le morceau de la Tracklist du Vendredi contre une critique musicale de l'album le plus attendu de l'année : Nous y voila, après un Get Lucky diffusé il y à quelques semaines maintenant, en petits morceaux, puis en radio edit avant d'être remixé jusqu'a la nausée par le web toute entier, le dernier album de Daft Punk est écoutable en ligne, avant sa sortie fixée au 21 mai prochain. Leak organisé par Columbia ou véritable fuite ? Peu importe, on se munit d'un casque, et on lance l'écoute d'un album qui ne laissera personne indemne.

Après Homework en 1997, qui marqua profondément la scène de la musique électro Française (et qui est toujours une pure merveille), Discovery, tranchant radicalement avec l'album précédent et inscrivant pratiquement tous ses titres comme cultes, et Human After All, plus décevant, l'on attendait Random Access Memories (RAM) avec beaucoup d'impatience et d'appréhension à la fois. Une chose est sûre, le duo français ne fait jamais deux fois la même chose, et l'on sentait venir l'orientation plus funk, avec la diffusion de Get Lucky. Si l'on abandonnait le délire des voix robotisées hardcore du Human After All (ouf!), je n'adhérais pas  vraiment à Get Lucky, certes dynamique et ensoleillé, mais tant d'attente pour une orientation funky paresseuse, alors que Breakbot était depuis le temps passé par là, mon emballement laissait de plus en plus place à la crainte. 
Il y a quelques jours, tout twitter et facebook s'enflamme. Il parait que l'album aurait leaké, qu'il est désormais écoutable et même téléchargeable. Dubitatif, voir qu'Itunes propose l'album en écoute ne fait plus de place au doute : Random Access Memories est bien là. Moment rare, presque sacralisé, de lancer un nouvel album de Daft Punk, après huit ans d'attente. Et alors ? Voyons ce que ce dernier album à dans le ventre.

L'album démarre en trombe, avec Get Life Back to Music, les voix vocodées apparaissent beaucoup plus humaines que sur les précédents albums, mais le résultat est vraiment satisfaisant, et si ce morceau ne sera certes pas le pilier de l'album, il fait clairement partie de ceux mettant l'ambiance instantanément. 

La suite est un peu plus contrastée avec The game of love, beaucoup plus posée, ou les voix vocodées continuent de pousser la chansonnette, mais le titre est clairement loin d'être marquant, je me suis assez ennuyé pour ma part.

Et là, arrive Giorgio by Moroder, qui fait véritablement décoller l'album. Ce morceau de neuf minutes, est pour moi l'un des plus marquant de l'album. L'introduction, sous la voix de Giorgio, accompagnée d'un métronome dans ses derniers phrases, laisse place par la suite à un morceau totalement surprenant, ou cohabitent pop, électro, jazz, orchestre symphonique, pour un final totalement survolté, faisant clairement ressortir ce morceau du reste de l'album.

L'ambiance s'adoucit avec Within (feat Gonzales), ou une voix vocodée, accompagnée d'un piano, nous accompagne agréablement tout le long du morceau. Très agréable, après la claque prise par Giorgio.

Instant Crush se démarque du reste de l'album, n'aborde pas es traits funky caractéristiques d'autres morceaux, et ne tombe pas dans lés sonorités électro brutes, comme on les entendra dans d'autres. Plus pop, aux sonorités plus "commerciales" à mes oreilles, le titre n'en reste pas moins assez plaisant à écouter, et revient très souvent en tête.

Le morceau suivant est celui qui en fera bouger plus d'un, c'est aussi le morceau que j'ai le moins aimé et de loin, Lose Yourself to Dance. Funky mais rien n'y fait, je n'adhère pas au rythme paresseux, aux voix robotisées ne s'accordant pas à celle de Pharell Williams. 

A ce rythme là, seul Giorgio by Mocoder a réussi à me coller une baffe monumentale, après huit ans d'attente j'en attendais un peu plus de Daft Punk. Mais revers, arrive Touch, et un seul mot me vient à l'esprit. Putain. Pendant huit minutes, j'ai véritablement décollé, j'ai été transporté par l'ambiance cosmique des premières minutes, avant d'être ramené sur terre par le chant de Paul Williams, sans vocoder s'il vous plait ! Puis le piano, les trompettes, les violons s'emballent, le morceau décolle à nouveau, et pourtant, incroyablement rythmé, une grande émotion s'en dégage. Puis arrivent les choeurs, résonant de plus en plus fort, qui m'ont véritablement fait frissonner. Tout s'emballe, la vitesse s'accélère , l'on croit alors se retrouvé propulsé au coeur même d'un morceau de Discovery, avant que l'orchestre symphonique nous rappelle que Daft Punk, ne fait jamais deux fois la même chose. Les choeurs, accompagnent les violons, de plus en plus fort, je me sens alors submergé par l'émotion, et le tout s'arrête brusquement, retour sur le chant de Paul Williams, au piano, qui nous arrache brusquement de ce voyage aux multiples aspect qu'offre ce morceau. Cet atterrissage forcé décuple la claque que donne Touch, qui vaut tout Random Access Memories pour moi, à elle seule.

Fin du voyage. Arrive le fameux Get Lucky. Pas de grandes surprises, la version est plus longue que la radio édit, le tout nous fait machinalement bouger la tête et nous véhicule un peu de soleil, dans ce mois de mai aussi pluvieux que triste. Pas fan, mais le morceau est plaisant et en fera assurément bouger plus d'un.

 Beyond, surprend par son introduction, complètement symphonique et dynamique, comme si la bande originale d'un film Hollywoodien s'était glissée au sein de l'album. Arrive ensuite la seconde partie qui contraste avec cette entrée flamboyante, calme, une sorte de balade nocturne accompagnée des voix robotisées que l'on à maintenant l'habitude d'entendre, moins "humanisées" que celles des morceaux précédents, se rapprochant de celles entendues dans le précédent album. Un morceau vraiment réussi, à l'instrumentalisation vraiment canon.

Arrive Motherboard, qui m'a littéralement transporté. J'y trouve de nombreuses similitudes avec Voyager, et ce morceau m'a véritablement donné l'impression de me trouver au coeur d'un paysage sauvage, naturel, avant une tempête. Arrive l'orage, la pluie qui stoppent véritablement le morceau, avant de le relancer de plus belle, avec cette impression d'une nature renaissante, sous les notes m'évoquant la seconde partie de Voyager.

Fragments of Time, nouvelle collaboration avec Todd Edwards, m'a clairement déçu. Après le cultissime Face to Face de Discovery, j'attendais un morceau moins banal que celui-ci, qui une fois terminé, ne m'a absolument pas marqué. J'aurais du m'en douter, il ne faut jamais s'attendre à retrouver le duo là ou il nous avait laissé.

Doin' It Right, associe très bien voix robotisées avec le chant de Panda Bear. Le morceau ne s'oublie pas et reste en tête, il n'est pas le plus inoubliable pour ma part, mais il ressort clairement du reste.

Contact termine la danse, et dès le début, l'on sait que du bon, du très bon va arriver. Le rythme et l'instrumentation monte sans cesse, pour nous annoncer un final retentissant, nous projetant de nombreuses années en arrière, comme si une partie de Homework se retrouvait dans ce morceau, avant le final, jubilatoire, ou l'on se sent traverser l'atmosphère pour atterrir violemment après ce voyage, que nous a offert Random Access Memories.

Daft Punk encore une fois, m'a surpris. Il est vrai que selon moi, c'est album est assez inégal, il est difficile de percevoir l'homogénéité de l'album mais qu'importe, il offre suffisamment de morceaux exceptionnels se faire une place aux côtés d'Homework et Discovery. Je déplore les critiques assassines lancées contre cet album, les détracteurs se plaignant de ne pas avoir retrouvé Daft Punk dans cet album. Le groupe s'est sans cesse renouvelé à travers ses albums, ceux qui pleurent Discovery étaient les premiers à cracher dessus quand ce dernier est sorti. Attendre un album de Daft Punk est attendre un album bouleversant complètement les règles qui ont été établies par le groupe dans l'album précédent J'ai retrouvé Daft Punk dans cet album, qui à pris des risques, qui s'est renouvelé une fois encore, et m'a complètement transporté. Merci Daft Punk.

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